L’Islande vient de perdre son immunité : trois spécimens de moustique ont été découverts près de Reykjavik, premier signal d’une invasion potentielle.
En bref
- Trois moustiques (deux femelles, un mâle) capturés le 16 octobre 2025 dans la vallée de Kjós, à 30 km de Reykjavik.
- Le réchauffement accéléré (quatre fois plus rapide qu’ailleurs) crée des conditions humides et chaudes favorables à leur prolifération.
- Probablement introduits via navires ou conteneurs commerciaux, pas par un vol accidentel comme les rares cas passés.
- Culiseta annulata, adaptée aux froids polaires, capable d’hiberner et de se multiplier dans les marais islandais.
- Les experts attendent le printemps 2026 pour confirmer une installation durable et évaluer les risques.
Jusqu’à récemment, l’Islande se targuait d’être un bastion inviolé, aux côtés de l’Antarctique, contre l’assaut mondial des moustiques. Pas de zzz agaçants lors des randonnées volcaniques, pas de démangeaisons sous les aurores boréales, un luxe que les touristes enviaient bien. Mais le 16 octobre 2025, tout bascule : un promeneur, Björn Hjaltason, repère un insecte dans son jardin. Envoyé à l’Institut des Sciences naturelles, l’échantillon révèle qu’il s’agit d »un moustique.
Des moustiques en Islande, une première sur l’ile
Matthias Alfredsson, entomologiste, confirme à l’AFP : « C’est la première fois que des moustiques sont trouvés en milieu naturel ici. » L’espèce ? Culiseta annulata, un « cousin annelé » commun en Europe du Nord, robuste face au gel. Le réchauffement climatique, avec ses étés prolongés et hivers adoucis, ouvre grand la porte à ces intrus. Mais comment ces piqueurs ont-ils franchi l’océan Atlantique ?
Les moustiques n’ont pas nagé jusqu’ici. Les soupçons se portent sur le commerce international : navires de fret ou conteneurs mal scellés, transportant des œufs ou des larves cachés dans l’humidité. Un précédent cas remonte à 2017, avec un moustique arctique piégé à l’aéroport de Keflavík, mais c’était un voyageur clandestin sans descendance. Cette fois, la découverte en pleine nature, sur des cordes à papillons de nuit, suppose une arrivée récente.
« Une introduction humaine, sans doute », estime Alfredsson. Le trafic maritime islandais, en hausse, multiplie ces risques. Résultat : ce qui était un folklore,« pas de moustiques en Islande ! » , vire au cauchemar.
Voir également :
comment s’en prémunir des moustiques tigres ?
Le réchauffement climatique : la raison des moustiques en Islande
L’Islande chauffe à vive allure. Quatre fois plus vite que la moyenne nordique, ses glaciers fondent et libèrent des zones humides idéales pour les larves de moustiques : étangs, marais, rivières gonflées. Les hivers variables, jadis hostiles avec leurs chutes brutales de température, s’adoucissent. Culiseta annulata excelle ici : elle hiberne à l’état adulte dans des abris naturels en attendant le dégel pour pondre.
Des études du Guardian montrent que ce phénomène n’est pas isolé, au Royaume-Uni, les moustiques-tigres prolifèrent déjà, vecteurs de Zika ou chikungunya. En Islande, où l’eau stagnante abonde, une explosion démographique n’est pas exclue. « Le climat rend le pays plus hospitalier », alerte Yale Environment 360. Une alerte rouge pour un écosystème en équilibre précaire.
Quels impacts sur l’écosystème et la vie Quotidienne
Pas de panique immédiate : ces moustiques ne piquent pas les humains avec voracité, ils préfèrent les oiseaux. Mais leur arrivée bouleverse la chaîne alimentaire. Oiseaux insectivores et chauves-souris pourraient en profiter, tandis que les zones humides verraient leurs populations d’invertébrés chamboulées. Pour les 380 000 Islandais, l’irritant est culturel : adieu aux barbecues sans répulsif, bonjour aux moustiquaires en randonnée.
Le tourisme, pilier économique (2 millions de visiteurs annuels), pourrait prendre un coup. Pire, si d’autres espèces invasives suivent, comme l’Aedes aegypti, des maladies tropicales pourraient pointer. Les autorités prévoient un monitoring printanier : pièges, analyses génétiques. Mais éradiquer ? Mission impossible sans perturber la biodiversité.

Emilia, rédactrice et journaliste pour Santé Nova. Sujet Lifestyle et pleins d’idées pour la vie de tous les jours ! Je partage mes idées sur la santé, mes découvertes, les remèdes de grand-mère, les astuces naturelles du quotidien, la psychologie ! #inspiration #slowfood #sante
