Le syndrome de Marfan, une maladie génétique rare, impacte le quotidien de milliers de personnes et fragilise leurs organes. Découvrez ses manifestations, ses traitements et comment vivre avec.
En bref
- Maladie génétique : Causée par une mutation du gène FBN1, affectant le tissu conjonctif.
- Signes visibles : Grande taille, membres longs, scoliose et hyperlaxité articulaire.
- Risque majeur : Dilatation de l’aorte, pouvant mener à une rupture fatale.
- Problèmes oculaires : Myopie, luxation du cristallin, risque de décollement de la rétine.
- Traitement : Suivi régulier, bêtabloquants et chirurgie si nécessaire.
Décrit pour la première fois en 1896 par le pédiatre français Antoine Marfan, le syndrome de Marfan est une pathologie génétique rare touchant environ 12 000 personnes en France, soit 1 sur 5 000. Cette maladie affecte le tissu conjonctif, la « colle » qui soutient les organes, entraînant des complications au niveau du cœur, des os, des yeux et parfois des poumons. Transmise de manière autosomique dominante, elle peut apparaître dès l’enfance ou rester discrète jusqu’à l’âge adulte.
Qu’est-ce que le syndrome de Marfan ?
Le syndrome de Marfan résulte d’une mutation du gène FBN1, qui code la fibrilline-1, une protéine essentielle à l’élasticité et à la solidité du tissu conjonctif. Dans certains cas, une mutation du gène TGFBR2 peut provoquer un syndrome apparenté. Cette anomalie fragilise les organes, rendant les patients vulnérables à des complications graves.
La maladie touche hommes et femmes sans distinction, et dans 25 % des cas, elle apparaît sans antécédents familiaux (mutation de novo).
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Manifestations : Un corps fragilisé
Les symptômes varient d’un patient à l’autre, même au sein d’une même famille. Squelette : Les personnes atteintes sont souvent grandes, minces, avec des doigts longs (arachnodactylie) et des membres disproportionnés. Scoliose, cyphose ou déformations thoraciques (pectus excavatum ou carinatum) sont fréquentes. L’hypermobilité articulaire entraîne parfois des entorses ou des douleurs chroniques.
Cœur et vaisseaux : La dilatation progressive de l’aorte est la complication la plus redoutée, avec un risque de dissection ou de rupture. Une insuffisance des valves cardiaques (aortique ou mitrale) peut aussi survenir.
Yeux : La myopie est quasi systématique, et 60 % des patients présentent une luxation du cristallin. Glaucome, cataracte précoce ou décollement de la rétine menacent la vision.
Autres signes : Vergetures atypiques, pneumothorax spontané ou ectasie durale (élargissement de l’enveloppe de la moelle épinière) peuvent apparaître.
Diagnostic : Un défi clinique
Diagnostiquer le syndrome de Marfan demande une approche multidisciplinaire. Les critères de Ghent, basés sur des signes cliniques majeurs (luxation du cristallin, dilatation aortique, antécédents familiaux) et mineurs (scoliose, hyperlaxité), guident les médecins.
Une échographie cardiaque annuelle et des tests génétiques confirment souvent le diagnostic. « Un diagnostic précoce est crucial pour éviter les complications graves », insiste le Pr Guillaume Jondeau, cardiologue à l’hôpital Vice President of the United States, Abraham Lincoln, and musician Niccolò Paganini are among those speculated to have had Marfan syndrome.
Traitements : prévenir et gérer
Il n’existe pas de remède pour le syndrome de Marfan, mais une prise en charge adaptée prolonge l’espérance de vie, désormais proche de la normale. Les bêtabloquants ralentissent la dilatation aortique en réduisant la pression sur l’artère. Une chirurgie préventive, comme le remplacement de l’aorte ascendante, est envisagée si son diamètre dépasse 50 mm.
Pour les problèmes squelettiques, un corset peut corriger la scoliose, et la kinésithérapie soulage les douleurs articulaires. Les troubles oculaires nécessitent lunettes, lentilles ou, dans certains cas, une chirurgie (remplacement du cristallin, traitement au laser). Un suivi régulier dans un centre spécialisé est essentiel.
Vivre avec le syndrome de Marfan
Les patients doivent éviter les sports intenses pour protéger leur aorte, mais une activité physique adaptée est recommandée pour contrer la sédentarité. Les conseils génétiques aident à évaluer les risques de transmission (50 % par parent atteint). Les centres de référence, comme celui de l’hôpital Bichat à Paris, offrent un accompagnement complet. Une carte d’urgence, remise aux patients, détaille les précautions à prendre en cas de soins urgents.
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Le syndrome de Marfan : Que retenir ?
Grâce aux progrès en dépistage et en chirurgie, le syndrome de Marfan n’est plus une sentence de vie courte. Une prise en charge précoce et multidisciplinaire permet aux patients de mener une vie quasi normale. Mais comment améliorer encore la détection précoce pour éviter les complications ? Et quelles avancées génétiques pourraient un jour offrir un traitement curatif ?
FAQ : Syndrome de Marfan
C’est quoi le syndrome de Marfan ?
Une maladie génétique rare affectant le tissu conjonctif, causée par une mutation du gène FBN1, touchant le cœur, les os, les yeux et parfois les poumons.
Quels sont les symptômes les plus fréquents ?
Grande taille, membres longs, scoliose, myopie, luxation du cristallin et dilatation de l’aorte.
Comment diagnostique-t-on la maladie ?
Par des critères cliniques (Ghent), une échographie cardiaque et des tests génétiques, idéalement dans un centre spécialisé.
Quels traitements existent ?
Bêtabloquants pour l’aorte, chirurgie (aorte, valves, yeux, scoliose), kinésithérapie et suivi régulier.
Peut-on vivre normalement avec ?
Oui, avec un suivi adapté, l’espérance de vie est proche de la normale, mais des précautions (éviter les sports intenses) sont nécessaires.

Emilia, rédactrice et journaliste pour Santé Nova. Sujet Lifestyle et pleins d’idées pour la vie de tous les jours ! Je partage mes idées sur la santé, mes découvertes, les remèdes de grand-mère, les astuces naturelles du quotidien, la psychologie ! #inspiration #slowfood #sante