Le molluscum contagiosum, une infection virale bénigne mais contagieuse, touche des millions de personnes, surtout les enfants et les adultes immunocompromis. Découvrez ses causes, ses modes de transmission, ses traitements et comment limiter sa propagation.
En bref
C’est quoi ? Une infection cutanée causée par un poxvirus, formant de petites papules rosées ou blanches avec un centre ombiliqué.
Transmission ? Par contact direct (peau à peau), objets contaminés (serviettes, jouets) ou autoinoculation (grattage).
Prévalence ? Entre 2 et 8 % mondialement, plus fréquent chez les enfants de 1 à 10 ans et dans les climats chauds.
Traitements ? Souvent autolimitée, mais cryothérapie, curettage ou traitements topiques comme le cantharidin sont utilisés.
Prévention ? Hygiène rigoureuse, éviter le partage d’objets personnels et couvrir les lésions.
Le molluscum contagiosum (MC) est une infection virale de la peau qui se manifeste par de petites bosses indolores, souvent confondues avec des verrues ou des boutons. Bien que bénigne, elle peut être source de gêne esthétique, d’inconfort ou d’inquiétude, notamment chez les parents d’enfants touchés ou les adultes immunocompromis. Causée par le molluscum contagiosum virus (MCV), un membre de la famille des Poxviridae, cette infection est répandue dans le monde entier, avec une prévalence plus élevée dans les régions tropicales et chez les populations jeunes. Si elle disparaît souvent spontanément, son caractère contagieux et son impact psychosocial justifient une meilleure compréhension. Pourquoi cette infection touche-t-elle autant d’enfants et comment peut-on la gérer efficacement ? Plongeons dans les détails.
Qu’est-ce que le Molluscum Contagiosum ?
Une infection virale bénigne
Le molluscum contagiosum est une dermatose virale caractérisée par des papules cutanées de 2 à 5 mm, souvent décrites comme des « perles » en raison de leur aspect lisse et brillant.
Ces lésions, appelées mollusca, présentent un centre ombiliqué contenant une substance cireuse. Le virus, un poxvirus à ADN double brin, infecte exclusivement les humains et cible les couches superficielles de l’épiderme.
Cellules attaquées
Le MCV pénètre la peau par des micro-lésions, comme des éraflures ou des zones d’eczéma, et infecte les kératinocytes, les cellules principales de l’épiderme. Une fois à l’intérieur, il se réplique dans le cytoplasme des cellules, induisant une hyperprolifération qui forme les papules caractéristiques.
Contrairement à d’autres virus, il ne pénètre pas dans le sang ni dans les couches profondes de la peau, ce qui explique son caractère bénin.
« Le molluscum contagiosum est un exemple fascinant de virus qui exploite la biologie de la peau pour se propager sans causer de dommages systémiques. » – Dr. Stephen Tyring, dermatologue, Université du Texas.
Symptômes et apparence
Les lésions apparaissent généralement 2 à 6 semaines après l’infection. Elles peuvent être isolées ou en groupes, touchant le visage, le tronc, les bras, les jambes ou les zones génitales (surtout chez les adultes par transmission sexuelle).
Chez les immunocompromis, comme les patients atteints de VIH, les lésions peuvent être plus grandes (jusqu’à 15 mm) et plus nombreuses. Les papules sont rarement douloureuses, mais peuvent devenir rouges, enflées ou prurigineuses en cas de surinfection bactérienne.
Modes de transmission de le molluscum contagiosum
Contact direct peau à peau
La principale voie de transmission est le contact direct avec une personne infectée. Cela inclut :
Chez les enfants : jeux de contact, sports comme la lutte ou le partage de jouets.
Chez les adultes : relations sexuelles, faisant du MC une infection sexuellement transmissible (IST) dans ce contexte.
Transmission par fomites
Le virus peut survivre sur des surfaces contaminées, comme des serviettes, des vêtements, des équipements de piscine ou des jouets. Bien que la transmission par l’eau (piscines) soit débattue, des études suggèrent un lien avec les environnements humides.
Autoinoculation
Gratter ou toucher une lésion peut propager le virus à d’autres parties du corps, un phénomène fréquent chez les enfants. Ce mécanisme explique les clusters de lésions observés dans certaines zones.
Facteurs favorisants
Eczéma : Les patients atteints d’eczéma atopique sont plus susceptibles de contracter le MC en raison de la barrière cutanée altérée.
Climats chauds et humides : La prévalence est plus élevée dans les régions tropicales, comme en Afrique ou en Océanie.
Immunodépression : Les personnes vivant avec le VIH ou sous traitements immunosuppresseurs présentent des formes plus sévères et persistantes.
« Mon fils de 5 ans a attrapé le molluscum à la piscine. Au début, je pensais que c’était de l’eczéma, mais les bosses se sont multipliées. On a dû consulter un dermatologue pour éviter qu’il ne se gratte et propage l’infection. » – Claire, 34 ans, France.
Prévalence mondiale du molluscum contagiosum
Une infection répandue
Le molluscum contagiosum touche environ 2 à 8 % de la population mondiale, avec des variations selon les régions et les groupes d’âge. En 2010, environ 122 millions de cas ont été recensés.
Répartition par âge
Enfants : Les 1 à 10 ans sont les plus touchés, avec une incidence maximale entre 1 et 4 ans (12 à 14 cas pour 1 000 enfants par an au Royaume-Uni).
Adolescents et adultes : Moins fréquents, souvent liés à une transmission sexuelle.
Immunocompromis : Prévalence de 5 à 18 % chez les patients VIH+.
Variations géographiques
Régions tropicales : En Afrique (Mali : 3,6 % chez les enfants) et en Océanie (Papouasie-Nouvelle-Guinée : jusqu’à 22 % chez les moins de 10 ans), la prévalence est élevée en raison du climat et des conditions de vie.
Pays développés : Prévalence de 5 à 11,5 % chez les enfants de 0 à 16 ans, avec une augmentation signalée ces dernières décennies.
Facteurs Épidémiologiques
La transmission est favorisée par :
- La promiscuité (écoles, crèches).
- Une hygiène limitée.
- La fréquentation des piscines publiques.
« La prévalence croissante du molluscum contagiosum reflète peut-être une meilleure reconnaissance clinique, mais aussi des facteurs environnementaux comme le partage d’espaces humides. » – Dr. Emma Forbat, dermatologue pédiatrique.
Traitements disponibles contre le molluscum contagiosum
Une infection autolimitée
Le MC disparaît souvent spontanément en 6 à 18 mois chez les immunocompétents, sans laisser de cicatrices. Cependant, des traitements sont envisagés pour :
- Réduire le risque de propagation.
- Soulager l’inconfort ou les préoccupations esthétiques.
- Accélérer la résolution, surtout chez les immunocompromis.
Traitements physiques
Cryothérapie : Congélation des lésions avec de l’azote liquide. Efficace, mais peut être douloureuse pour les enfants.
Curettage : Retrait mécanique des papules à l’aide d’une curette. Nécessite une anesthésie locale dans certains cas.
Laser pulsé : Utilisé pour les cas réfractaires, mais coûteux et moins accessible.
Traitements topiques
Cantharidin : Approuvé par la FDA, ce blistering agent provoque une cloque qui élimine la lésion. Bien toléré, mais doit être appliqué par un professionnel.
Hydroxyde de potassium : Irritant topique qui induit une inflammation pour détruire les lésions.
Podophyllotoxine : Utilisée hors AMM, efficace mais contre-indiquée chez les femmes enceintes.
Rétinoïdes topiques (trétinoïne) : Utilisés pour leur effet exfoliant, mais avec des résultats variables.
Berdazimer sodium (Zelsuvmi) : Nouvelle thérapie à base de monoxyde d’azote, approuvée pour un usage topique.
Traitements Immunomodulateurs
Imiquimod : Initialement prometteur, mais des essais randomisés ont montré une efficacité limitée chez les enfants.
Cidofovir : Antiviral utilisé chez les patients immunocompromis, mais avec des risques de toxicité.
Approches alternatives contre le Le molluscum contagiosum
Certaines études explorent des traitements comme les extraits de microalgues (Spirulina platensis) ou des formulations à base de povidone-iode, mais les preuves restent limitées.
« J’ai traité mon molluscum avec du cantharidin chez le dermatologue. Ça a piqué un peu, mais en deux séances, la plupart des lésions avaient disparu. » – Julien, 28 ans, Belgique.
Chez les Patients VIH+
L’initiation d’un traitement antirétroviral (TAR) est souvent la première étape, car elle améliore l’immunité et favorise la résolution des lésions. Les traitements topiques ou physiques sont utilisés en complément.
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Prévention et gestion au quotidien du le molluscum contagiosum
Mesures d’hygiène
- Lavez-vous les mains fréquemment.
- Évitez de partager serviettes, vêtements ou jouets.
- Couvrez les lésions avec un pansement lors des activités de contact (sports, piscine).
Éducation et sensibilisation
Informer les parents, les enseignants et les soignants sur la nature bénigne mais contagieuse du MC peut réduire la stigmatisation. Les enfants ne nécessitent pas d’exclusion scolaire, mais des précautions doivent être prises.
Gestion psychosociale
Les lésions visibles peuvent affecter l’estime de soi, surtout chez les adolescents. Une étude britannique a montré que 11 % des enfants atteints rapportaient un impact sévère sur leur qualité de vie. Un accompagnement psychologique peut être utile dans ces cas.
Foire Aux Questions (FAQ)
1. Le molluscum contagiosum est-il grave ?
Non, c’est une infection bénigne qui disparaît généralement sans complications. Cependant, chez les immunocompromis, elle peut être plus persistante et nécessiter un traitement.
2. Peut-on attraper le MC plusieurs fois ?
Oui, une réinfection est possible si l’on est exposé à nouveau au virus, car l’immunité acquise n’est pas toujours protectrice.
3. Les traitements sont-ils douloureux ?
Certains, comme la cryothérapie, peuvent être inconfortables, surtout pour les enfants. Des options moins invasives, comme le cantharidin, sont mieux tolérées.
4. Comment savoir si c’est du molluscum ou une autre affection cutanée ?
Un dermatologue peut poser un diagnostic basé sur l’apparence des lésions. En cas de doute, une biopsie cutanée peut confirmer la présence du virus.
5. Le MC est-il une IST ?
Chez les adultes, il peut être transmis par contact sexuel, mais chez les enfants, la transmission est généralement non sexuelle (contact direct ou fomites).
Voir également :
Allergies et infections cutanées : Les risques en été et comment se protéger ?
Le molluscum contagiosum : Que retenir ?
Le molluscum contagiosum, bien que bénin, reste une infection cutanée courante qui peut poser des défis en termes de gestion et de prévention. Grâce à une meilleure compréhension de ses modes de transmission, de sa prévalence et des options thérapeutiques, il est possible de limiter son impact.
Les traitements, bien que souvent facultatifs, offrent des solutions pour ceux qui souhaitent accélérer la guérison ou réduire la propagation.
À l’avenir, des recherches sur des thérapies antivirales spécifiques ou des vaccins pourraient-elles changer la donne ? Et comment les campagnes de sensibilisation pourraient-elles réduire la stigmatisation associée à cette infection ? Votre avis compte : partagez vos expériences ou questions en commentaire.
Sources scientifiques pour aller plus loin
Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Molluscum Contagiosum. 2025.
Lacarrubba F, et al. New Developing Treatments for Molluscum Contagiosum. Dermatol Ther. 2022.
Husak R, et al. Molluscum contagiosum in HIV-infected patients. Dermatology. 1997.
Emilia, rédactrice et journaliste pour Santé Nova. Sujet Lifestyle et pleins d’idées pour la vie de tous les jours ! Je partage mes idées sur la santé, mes découvertes, les remèdes de grand-mère, les astuces naturelles du quotidien, la psychologie ! #inspiration #slowfood #sante